Autopartage et VTC: en Chine, les constructeurs parés pour la voiture du futur

Face au boom des services de transport à la demande et d’autopartage, les constructeurs automobiles adaptent leur stratégie, faisant de la Chine un laboratoire pour leurs voitures du futur: hyper-connectées, autonomes et partagées.

“On ne peut se contenter de développer des voitures électriques. Elle devront être intelligentes, inter-connectées et bien sûr partagées”, s’enflamme Zhao Guoqing, vice-président du géant automobile chinois Great Wall Motors.

Au salon auto de Shanghai, de nombreux constructeurs énumèrent les mêmes priorités: dans des métropoles chinoises engorgées, difficile d’ignorer l’omniprésence en Chine de Didi, géant local des VTC (véhicules avec chauffeur) qui permet de commander une course d’un clic sur son smartphone.

Un marché colossal: le secteur chinois du transport à la demande (dominé à 90 % par Didi) pesait 28 milliards de dollars, soit la moitié du marché mondial, et devrait doubler selon le cabinet Statista.

 

Les constructeurs rivalisent pour profiter de ce débouché, avec leurs véhicules classiques, mais aussi avec des technologies voire des habitacles spécifiques.Les rapprochements se multiplient , Didi dévoilait une plateforme réunissant des groupes automobiles chinois et étrangers — dont Renault, Toyota et Volkswagen.

Les géants technologiques chinois Alibaba et Tencent s’associent également à plusieurs constructeurs pour une future plateforme de VTC.

“Nous ne pouvons plus être un constructeur conventionnel, il faut offrir des solutions de mobilité, de connectivité”, déroule Stephan Wöllenstein, directeur de Volkswagen China.

Nouveau venu en Chine, Renault a franchi le pas: sa coentreprise locale avec Brilliance s’est entendu avec Didi pour lui livrer en février dernier 600 monospaces à 7 places.

“Didi veut développer avec beaucoup de marques de tels véhicules, plus adaptés à son activité, repensés autour du passager”, explique Michael Dong, vice-président de Renault-Brilliance-Jinbei.

‘Enorme potentiel’

Ordinairement, “les voitures sont conçues pour des familles” et, dans un VTC, “on met le client à l’arrière, la place des enfants, sans espace pour les jambes ni sièges réglables”, abonde Laurent Petizon, analyste d’AlixPartners. “La voiture familiale n’est pas la bonne réponse”.

Certes, les volumes commandés restent insuffisants pour une production en série mais “le potentiel est énorme”,observe M. Dong.Si les chauffeurs Didi achètent d’habitude leurs véhicules, les autorités incitent effectivement les firmes de services à constituer leur propre flotte.

Certains constructeurs se lancent même directement dans le transport à la demande, comme l’allemand BMW à Chengdu (sud-ouest) ou Volkswagen et Mercedes-Benz à Shanghai, avec des offres VTC haut de gamme.

Dans cette transition, la Chine mène la course, grâce à une population ultra-connectée et de fortes politiques incitatives de Pékin, soucieux de désengorger les métropoles: selon le cabinet Roland Berger, 10 % des voitures chinoises étaient “partagées” (taxis, VTC ou autopartage).

 

Mais la tendance est mondiale: Daimler et BMW ont annoncé investir “plus d’un milliard d’euros” dans une offre commune de mobilité réunissant leurs services d’autopartage Car2Go et DriveNow en Europe.

“C’est un service additionnel, de complément, qui ne remplacera pas les voitures particulières”, commente Nicolas Peter, directeur financier de BMW.

Une voie obligée néanmoins: “les constructeurs ne vendront plus seulement une voiture une fois pour toutes à un acheteur, mais devront s’assurer que leur marque connecte des usagers au quotidien”, avance un rapport d’Eurogroup Consulting.

[rs_space height="200px"]

Recevez gratuitement le livret qui vous explique ce qu'il faut savoir sur le VTC

[rs_image_block align="align-center" image="9395"]
[rs_contact_form form_id="9568" notification="Nous vous apportons une réponse sous 24H"]
[rs_space height="200px"]