Le marché des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) s’est récemment enrichi d’un acteur particulièrement ambitieux : Taxify, qui se présente comme une petite start-up estonienne, mais qui est surtout associée au géant chinois Didi. Leur objectif ? «Investir» rapidement des parts de marché, quitte à fonctionner à perte pour leurs débuts.
Taxify, nouvel acteur du VTC, est-il vraiment plus responsable ?
Depuis plusieurs mois, et malgré une campagne de communication bien rôdée, Uber collectionne les casseroles. L’arrivée, début octobre, de l’entreprise estonienne Taxify à Paris, risque d’enfoncer un peu plus le couteau dans la plaie. Déjà présente dans 20 pays à travers le monde, Taxify revendique 3 millions d’utilisateurs et 5.000 chauffeurs parisiens. Cette application ambitionne de bousculer Uber avec un modèle « plus éthique pour les chauffeurs », selon la direction.
15% de commission contre 25% chez Uber
Taxify prélève une commission de 15% auprès de ses chauffeurs, contre 25% chez Uber. Elle dit ainsi assurer «de meilleures conditions pour les conducteurs ». Beaucoup de chauffeur attendent avant de se prononcer sur cette nouvelle plateforme. Car non seulement l’entreprise se targue de prélever une commission plus faible que celle d’Uber ou de Chauffeurs Privés, mais elle entend en plus baisser la note des passagers de 10% par rapport à ses concurrents.
Certains chauffeurs ont beau être dubitatifs, la clientèle est bien là. Taxify annonçait plus de 20.000 courses effectuées à Paris depuis le 5 octobre. Et pour cause : Taxify frappe fort ce mois-ci, avec une remise spéciale de 50% à ses utilisateurs. « Elle est supportée par Taxify et ne pénalise aucunement les chauffeurs », assure Henri Capoul, responsable français. Le mode de calcul pour une course est donc le suivant ce mois-ci : 60 centimes au départ, 53 centimes le kilomètre et 15 centime par minute. Le détail de la tarification est d’ailleurs indiqué sur l’application mobile de chaque utilisateur et dans le mail qui récapitule la course. Actuellement, un trajet de la gare Saint-Lazare jusqu’à l’aéroport Charles-de-Gaulle coûte entre 20 et 25€ avec Taxify contre 45 à 70€ avec Uber, selon le type de véhicule.
La guerre est bel et bien déclarée, mais les deux camps choisissent de s’ignorer. « La stratégie de développement de Taxify est totalement indépendante de celle des concurrents », se défend Henri Capoul, en réponse aux soupçons d’opportunisme face à un Uber dans le creux de la vague.